Discrimination, intimidation et racisme

L’actualité des dernières années a fait état des défis liés à l’intégration des personnes immigrantes dans leur terre d’accueil. Si dans le Haut-Richelieu la plupart des relations interculturelles se tissent de manière harmonieuse, certains enjeux ont été mis en lumière non seulement à travers des témoignages, des événements rapportés par les médias, mais également des études probantes.  

En vue d’établir un dialogue entre la population locale et les immigrant.e.s, de favoriser le mieux vivre ensemble et de trouver des solutions constructives aux problématiques vécues sur le terrain, L’ANCRE s’est doté du projet DIR.E (Dire, pour faire entendre l’équité). Cette initiative n’est pas sans ambition : elle vise à lutter contre trois grands fléaux, à savoir, la discrimination, l’intimidation et le racisme.  

Ces trois notions sont interreliées, mais il n’en demeure pas moins essentiel de les distinguer pour les combattre efficacement. Car en plus des impacts néfastes qu’elles peuvent avoir sur les personnes qui en sont victimes, elles mettent en jeu la cohésion sociale de notre belle région. 

Pourquoi distinguer ces trois notions est essentiel

Les termes de discrimination, d’intimidation et de racisme sont parfois agglutinés ou utilisés comme synonymes dans le langage courant. Pourtant, chacun a ses caractéristiques propres et commande la mise en place de solutions adaptées. 

Malgré les liens étroits que partagent les trois notions qui nous intéressent, il nous paraît essentiel de les distinguer. Cela nous permet, entre autres choses, d’identifier adéquatement les situations dans lesquelles elles se manifestent, de protéger et d’accompagner celles et ceux qui en sont victimes, d’adapter les actions de prévention et d’intervention, mais également d’améliorer notre capacité à sensibiliser la communauté sur ces enjeux. 

Voici quelques clarifications utiles pour s’y retrouver : 

La discrimination : une inégalité de traitement

La discrimination consiste à traiter une personne de façon défavorable selon les caractéristiques personnelles, sociales ou culturelles d’un individu. Au Québec, la Charte des droits et libertés de la personne protège contre 14 motifs de discrimination, dont l’origine ethnique, le genre, l’âge, la religion, le handicap ou l’orientation sexuelle. 

La discrimination à l’égard de minorités ethnoculturelles peut se traduire de différentes manières, notamment en refusant d’embaucher une personne en raison de son accent, en refusant de louer un logement à une personne en raison de sa couleur de peau, ou encore en appliquant des conditions de travail différentes à une personne en raison de ses croyances religieuses. 

Au Québec, de manière générale, les cas de discrimination s’expriment de façon assez subtile, ce qui limite nos champs d’action pour y remédier. Cela étant dit, en ce qui concerne les minorités ethnoculturelles, certaines tendances peuvent nous aider à les voir avec plus de clarté. Notons par exemple qu’en emploi, les locaux ont plus de 60 % de chance d’être rappelés en entrevue que les personnes issues de communautés minoritaires, ou alors que l’accès au logement est notablement plus compliqué pour lesdites minorités.  

Or, les actes discriminatoires peuvent non seulement entraîner des conséquences évidentes sur la santé psychologique des individus qui les subissent, mais aussi mener à un sentiment d’injustice et de méfiance envers la société et les institutions de leur part. Et au-delà de ces effets pervers, qui contaminent nos liens sociaux et communautaires, la discrimination peut avoir des incidences directes sur le positionnement social des minorités culturelles, dévoilé par leur exclusion, leur marginalisation ou encore leur statut socioéconomique.  

L’intimidation : un rapport de force nuisible

L’intimidation est un comportement répété visant à blesser, humilier ou contrôler une autre personne. Elle peut se produire dans divers contextes — à l’école, au travail, en ligne (cyberintimidation), ou dans la vie quotidienne. Il existe quatre formes courantes d’intimidation :

  • Verbale : insultes, moqueries, menaces ;
  • Physique : coups, bousculades ;
  • Sociale : isolement, rumeurs ;
  • Numérique : cyberintimidation via messages ou réseaux sociaux.

 

Ce fléau va de pair avec la détresse psychologique, la perte d’estime de soi, l’isolement social, peut même aller jusqu’à l’abandon scolaire ou professionnel ou encore, dans les cas graves, la dépression.

Le racisme: un enjeu collectif

Le racisme est une idéologie ou un comportement qui consiste à croire qu’il existe des « races » humaines supérieures à d’autres. Il se manifeste par des paroles, des gestes ou des comportements qui dénigrent ou excluent une personne sur une base ethnoculturelle.

Il peut être direct – insultes, propos haineux, refus d’accès à un service –, ou indirect – blagues racistes ou stéréotypes.

Inutile de mentionner que les conséquences de ce fléau sont désastreuses… s’entremêlent l’injustice et l’impuissance, l’exclusion et l’isolement, le bris des liens sociaux et les tensions sociales, entre autres freins à notre marche vers un monde meilleur.

Des réalités liées… mais à ne pas confondre

Comme on l’a vu, les notions de discrimination, d’intimidation et de racisme sont différentes dans leur ensemble, mais elles demeurent toutefois interreliées:

  • La discrimination est souvent fondée sur le racisme.
  • L’intimidation basée sur une caractéristique personnelle peut conduire à de la discrimination.
  • Un acte raciste peut être une forme d’intimidation.

Ces liens montrent qu’il ne suffit pas de combattre un seul de ces problèmes : il faut adopter une approche globale qui tienne compte de leurs relations.

Pistes d’action concrètes pour agir au quotidien

Une fois la table mise pour mieux comprendre ces trois réalités, comment pouvons-nous passer à l’action pour le combattre. Voici quelques gestes concrets que chacun.e peut poser pour contribuer à un environnement plus juste et équitable :

1. Devenir témoin actif

  • Ne pas rester silencieux.se face à une situation problématique.
  • Intervenir directement si c’est sécuritaire ou chercher l’aide d’un tiers.

2. Signaler les comportements

  • Utiliser les canaux disponibles : direction d’école, services RH, syndicats, organismes de défense des droits.
  • Documenter les faits (dates, lieux, témoins).

3. S’informer et se former

  • Lire, assister à des formations, écouter des témoignages.
  • Identifier ses propres biais inconscients et travailler à les déconstruire.


4. Soutenir la personne visée

  • Offrir une écoute bienveillante, sans jugement.
  • L’orienter vers les ressources adéquates et rappeler qu’elle n’est pas seule.

5. Agir collectivement

  • Encourager la mise en place de politiques claires dans les organisations et les écoles.
  • Créer ou participer à des initiatives communautaires contre la discrimination, l’intimidation et le racisme.
  •  

Le rôle du projet DIR.E

Dans ce contexte, le projet DIR.E souhaite engager un dialogue pour favoriser le bien commun, engager et mobiliser la communauté pour faire progresser l’équité sociale dans la région et outiller la communauté pour reconnaître, comprendre et agir face à ces problèmes. Nos actions passent par :

  • la sensibilisation à travers des campagnes visuelles et vidéos,
  • la formation pour identifier et intervenir efficacement,
  • la création d’espaces de dialogue sécuritaires,
  • la promotion de l’équité comme valeur centrale.

Conclusion

Discrimination, intimidation et racisme… Trois réalités différentes, mais un même combat : bâtir des milieux inclusifs où chaque personne est respectée.
Les reconnaître, c’est la première étape. Agir ensemble, c’est la suivante.
En tant que communauté, nous avons le pouvoir de transformer les mentalités, de créer des environnements sécuritaires et d’ouvrir la voie à un avenir plus juste.

Ensemble, faisons entendre l’équité.

Article écrit par Michaël-Jean Loiselle, chargé de projet pour DIR.E. 

Cet article du projet DIR.E est réalisé grâce au soutien financier du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) dans le cadre du Programme d’appui aux collectivités (PAC). 

Soirée spectacle avec Carine au micro

Une soirée riche en découvertes. Venez souligner le Mois de l’histoire des Noirs avec L’ANCRE, le CAE Haute-Montérégie et la CCIHR, à La Boîte, à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Bureaux fermés!

🚨 IMPORTANT 🚨 

🚪 Fermeture exceptionnelle des bureaux
Ce jeudi 28 août, nos équipes seront en formation à l’extérieur.

Les bureaux resteront donc fermés toute la journée.

Merci de votre compréhension et à très bientôt!

16 avril, de 10 h à 16 h

EN PRÉSENTIEL

Lieu : Quartier de l’emploi

  • Une vingtaine d’employeurs présenteront leurs postes à combler.
  • Entrée libre et gratuite.

     

Amenez votre CV!

Soirée spectacle avec Carine au micro

Une soirée riche en découvertes. Venez souligner le Mois de l’histoire des Noirs avec L’ANCRE, le CAE Haute-Montérégie et la CCIHR, à La Boîte, à Saint-Jean-sur-Richelieu.

En vacances!

Les bureaux seront fermés du 23 décembre au 7 janvier.

Toute l’équipe de L’ANCRE vous souhaite de joyeuses fêtes.