En juin 2024, je vous présentais la famille Marzouk dans une chronique retraçant leur parcours migratoire de la France vers le Québec. Ils venaient alors de souffler leur première bougie en sol johannais. Un an plus tard, je les ai rencontrés de nouveau pour découvrir comment leur vie ici a évolué.
Un nouveau quartier, un nouveau rythme
Depuis notre dernière rencontre, la famille a déménagé dans le quartier Saint-Luc. Un choix qui a transformé leur quotidien.
« C’est plus familial, il y a beaucoup d’enfants dans le quartier, ça bouge et ça rend la vie quotidienne plus agréable », confie Fanny.
Les enfants ont changé d’école et chacun a trouvé sa place : l’aîné entre en quatrième secondaire dans le programme d’éducation internationale (PEI), la deuxième entame son deuxième secondaire et la benjamine poursuit son primaire à l’école Vision, où elle suit un parcours trilingue; un investissement que les parents considèrent comme un véritable cadeau pour son avenir.
« C’est précieux de pouvoir leur offrir un cadre stimulant, où ils se sentent bien », souligne Fanny.
Le souvenir du premier hiver difficile appartient au passé. Mieux équipés, plus confiants et entourés de personnes aimant les activités extérieures, la famille a appris à profiter pleinement de la saison froide.
« L’hiver dernier, j’ai même commencé à courir par grand froid! Avec les bons vêtements, tout devient plus facile », raconte Fanny avec un sourire.
Des liens qui se tissent autrement
Si l’intégration sociale a demandé du temps, Fanny et Kemaïs constatent que leurs enfants et eux, se sont rapidement fait des amis. Les adultes travaillent à construire un réseau plus ancré localement.
« Ici, on se retrouve souvent pour marcher, faire du sport ou boire un café. C’est très agréable, mais ce n’est pas tout à fait la même dynamique qu’avant. »
Aujourd’hui, leur cercle est composé de personnes issues de l’immigration avec qui ils partagent des points communs et de Québécois, majoritairement des voisins et des collègues avec qui ils tissent des liens forts.
Évolution professionnelle
Sur le plan professionnel, la deuxième année a été riche en changements. Après avoir quitté le secteur aéronautique, Kemaïs a intégré l’hôpital comme agent administratif.
« J’ai trouvé une équipe formidable. Pour l’instant, je consolide ma place, mais j’ai envie d’évoluer et de relever de nouveaux défis », dit-il avec enthousiasme.
Fanny poursuit sa carrière d’infirmière clinicienne aux urgences, en poste de nuit et complète sa formation spécialisée. Leurs horaires atypiques exigent une bonne organisation, mais chacun a trouvé un équilibre.
Innover dans la logistique familiale
L’un des ajustements marquants de cette année a été l’introduction du covoiturage pour les activités des enfants. Très courant pour eux en France, ce réflexe l’était beaucoup moins ici. Avec un seul véhicule et des horaires parfois contraignants, cette solution est vite devenue indispensable.
« On a encouragé les enfants à oser demander à leurs amis ou aux parents de leurs amis un coup de main pour les trajets. Ça se fait naturellement maintenant et ça enlève beaucoup de pression », explique Fanny.
Un geste simple qui a facilité leur organisation et créé de nouvelles occasions d’échanges.
Un voyage qui confirme leur choix
Cet été, Fanny et les enfants sont retournés en France pour revoir famille et amis. Des retrouvailles touchantes… qui ont confirmé que leur place est ici, au Québec.
Le sentiment de sécurité pèse aussi dans la balance : ils vivent avec une tranquillité qu’ils ne connaissaient plus en France. Une atmosphère sereine qui renforce leur attachement à leur terre d’accueil.
Aujourd’hui, la famille Marzouk savoure une routine équilibrée et bien ancrée. Mais leur curiosité reste intacte : ils envisagent qu’un jour, peut-être, leur parcours les mène vers une province anglophone, par envie de découvrir de nouveaux environnements et de relever de nouveaux défis.
« On avance étape par étape, et pour l’instant, on est bien ici », confie Kemaïs.
Un équilibre trouvé, des projets en tête et la certitude d’avoir fait le bon choix : la famille poursuit sa route, sereine, dans cette ville qui leur a ouvert les bras.
Chronique du quartier écrite par Émilie Rey
