Portrait de la famille Marzouk
Le 1ᵉʳ juin dernier, à l’hôtel de ville, avait lieu la cérémonie d’accueil des nouveaux arrivants. L’événement était organisé conjointement par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu et le service L’ANCRE du Droit à l’Emploi. Pas moins de 78 personnes se sont fait souhaiter la bienvenue dans notre belle communauté. J’y ai fait de merveilleuses rencontres, dont celle d’une famille chaleureuse, la famille Marzouk. Je vais vous partager leur histoire, leur parcours migratoire de la France au Québec.
Kemaïs Marzouk, sa femme Fanny et leurs trois enfants sont arrivés à Saint-Jean-sur-Richelieu, le 26 juin 2023. Ils ont quitté la ville de Tours après que Kemaïs ait ressenti un appel profond d’immigrer au Québec pour y trouver de nouvelles opportunités dans un environnement plus inclusif.
Dans les années ayant précédé sa décision de venir s’établir ici, le sentiment qu’il ne pourrait pas s’épanouir professionnellement à la juste valeur de son expertise s’était progressivement installé en lui. En effet, certains postes qu’il convoitait lui semblaient hors d’atteinte, possiblement à cause de ses origines tunisiennes.
« J’avais les diplômes, j’avais l’expérience, j’avais tout, mais je n’avais pas le prénom qu’il fallait. On m’a même demandé de changer de nom et de prénom pour certains postes. »
Kemaïs a donc partagé son envie d’immigrer au Québec à sa famille, ce qui provoqua de grandes vagues émotionnelles pour sa femme et ses enfants. Au début, son épouse ne le prenait pas au sérieux. Ensuite vint l’incompréhension face à l’idée de se déraciner, puis la colère. Fanny et les enfants ne voulaient pas partir. En France, ils jouissaient d’un niveau de vie confortable et d’une vie sociale bien établie, fondée entre autres sur des liens très forts avec leur famille proche.
Cependant, Fanny a vite entendu le désir profond de son mari; elle lui a fait confiance, de même qu’au processus d’immigration qu’il avait débuté : deux ans pour obtenir leur résidence permanente.
Ange Gardien
C’est en faisant des recherches Internet pour connaître les ressources offertes aux nouveaux arrivants qu’ils ont fait la connaissance de leur « ange-gardien », Jonathan Buchanan, conseiller en installation pour L’ANCRE. Il leur a été d’une précieuse aide dans la démarche qu’ils avaient entamée pour s’installer dans notre région. Grâce à son soutien, ils ont pu surmonter les difficultés de louer un logement à distance, en rassurant les propriétaires et en facilitant le processus.
Fanny, infirmière clinicienne, a été engagée par l’hôpital du Haut-Richelieu pendant le processus de demande de résidence et avait seulement besoin de passer son stage de conversion de diplôme une fois arrivée. Elle est aujourd’hui infirmière au service des urgences, en poste de nuit.
Kemaïs, avec l’assistance du Droit à l’Emploi, a décroché, dès septembre 2023, son premier emploi en tant que journalier. Quelques mois après, il a opté pour un domaine plus manuel; il a ainsi pu apprécier un environnement de travail ouvert à la multiculturalité et découvrir des parcours migratoires différents. Pour lui, c’est un véritable bonheur au quotidien de rester soi-même et de sentir que ses origines sont acceptées et valorisées.
Une fois son équivalence de diplôme reçue, Kemais a obtenu un emploi à la hauteur de son expertise : il occupe maintenant un poste plus important que ce qu’il réussissait à décrocher en France, il est responsable des achats et de la logistique dans une entreprise d’aéronautique.
« Et ce n’est qu’un début, j’ai encore un beau potentiel d’évolution », affirme-t-il.
Bientôt un an
Alors qu’elle fêtera bientôt son premier anniversaire en terre québécoise, la famille entière est heureuse de sa nouvelle vie. Le projet du père est devenu un véritable projet commun d’épanouissement familial.
Les enfants m’ont partagé leur bonheur de vivre ici; leur intégration scolaire s’est très bien passée, ils ont de nouveaux amis et apprécient énormément le système éducatif en place.
Malgré la distance qui les sépare des êtres chers laissés derrière, aucun des membres de la famille ne regrette ce choix. Ils ont noué, et continuent de développer des liens dans leur communauté d’accueil et voient leur avenir en grand avec plusieurs projets en perspective.
