Dans l’ordre habituel, Olivier Ahannougbe accompagné de Hamid Bekkar lors d’une visite pour trouver un logement. (Photo Gracieuseté) 

Le défi pour un immigrant de se trouver un logement

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°35 – jeudi 6 mai 2021

Par Manon Racine

Le défi pour un immigrant de se trouver un logement

Juillet arrive à grands pas avec sa fameuse tradition du « festival des déménagements ». En février dernier, dans ce journal, nous pouvions lire que Saint-Jean-sur-Richelieu avait atteint son plus bas niveau d’inoccupation des logements (soit moins de 1 %). Ce mois-ci, découvrons l’histoire d’Olivier Ahannougbe, originaire du Bénin, en Afrique de l’Ouest, qui poursuit ses démarches pour trouver un logement et s’installer à Saint-Jean-sur-Richelieu avec sa famille.

« Je suis venu à Saint-Jean-sur-Richelieu car j’avais entendu parler des possibilités d’emploi qui sont offertes. L’organisme L’ANCRE m’a accompagné pour l’inscription des enfants à l’école, pour trouver des meubles, des électroménagers et des vêtements pour toute la famille. Hamid Bekkar, quant à lui, a trouvé une sous-location jusqu’à la fin juin, mais là, présentement, nous cherchons activement, car juillet arrive et je n’ai toujours pas de logement pour ma famille, composée de ma femme et mes quatre enfants. Je suis inquiet ! » raconte M. Ahannougbe.

La difficulté de trouver un logement à prix raisonnable est un défi pour toute la population présentement. Cependant, l’accès à la propriété pour un nouvel arrivant est quasi impossible pour les premières années, c’est là que l’enjeu s’agrandit pour cette clientèle.

L'accompagnement de L'ANCRE

Hamid Bekkar me raconte : « Il y a une grande quantité d’emplois disponibles en région, nous avons besoin de la main-d’œuvre immigrante pour participer à l’économie d’ici. L’ANCRE aide ces travailleurs à se familiariser avec le Québec, à trouver les ressources dont ils ont besoin pour bien s’intégrer. Présentement, lorsqu’on trouve des logements disponibles pour les accueillir, c’est premier arrivé, premier servi, il faut faire vite. Comme les nouveaux arrivants n’ont pas d’antécédents de crédit au Québec, certains propriétaires sont encore hésitants à leur louer. C’est une petite minorité, mais parfois on sent que le discours change lorsque la personne qui visite l’appartement a la peau d’une autre couleur. Il nous est arrivé que le logement qui nous était réservé, jusqu’à la visite de notre client immigrant, soit tout à coup réservé pour quelqu’un d’autre. C’est difficile par la suite de devoir expliquer le tout au client… Heureusement, c’est de moins en moins fréquent, mais ça arrive encore à l’occasion. »

Donner une chance

Michel Tassé est propriétaire de plusieurs immeubles à Saint-Jean et est aussi employeur. Il fait partie de ceux et celles qui sont ouverts à l’immigration. « Pour ma part, je n’ai jamais eu de problèmes à embaucher ou à louer à des gens de toutes nationalités. C’est une question de mentalité, de valeurs et d’ouverture vers les autres. On doit s’impliquer pour qu’ils puissent grandir avec nous, on doit leur donner une chance de s’en sortir. Je trouve ça bien qu’un organisme comme L’ANCRE existe ici, je suis fier de ça ! C’est une garantie additionnelle de suivi et ça mérite d’être plus connu. Les nouveaux arrivants ne peuvent pas tout connaître, c’est bien qu’il y ait des gens derrière eux pour les accompagner, les guider, que ce soit en emploi ou pour bien s’installer. »

Ensemble, tout est possible

À l’heure où j’écris ces lignes, MM. Ahannougbe et Bekkar sont toujours à la recherche d’un logement pour juillet. Ils sont bien conscients de ne pas être les seuls. Hamid Bekkar poursuit : « Je suis persuadé que nous allons trouver. Les Johannais sont majoritairement très accueillants, compréhensifs et certains sont très généreux. Les personnes issues de l’immigration arrivent avec une nouvelle culture, des connaissances que nous n’avons pas, on gagne à bien les accueillir. C’est une façon d’enrichir notre culture, de s’entraider et selon moi, chacun a sa part à faire. Le rôle de L’ANCRE est de s’assurer que tout se passe bien, que la population, les employeurs, les propriétaires de logements ainsi que les nouveaux arrivants se comprennent mutuellement. Je suis fier de faire partie de cette équipe qui met l’humain au centre de toutes ces actions. »

Manon Racine est agente de communication au Quartier de l’emploi et sa chronique paraît tous les premiers jeudis du mois.

Soirée spectacle avec Carine au micro

Une soirée riche en découvertes. Venez souligner le Mois de l’histoire des Noirs avec L’ANCRE, le CAE Haute-Montérégie et la CCIHR, à La Boîte, à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Soirée spectacle avec Carine au micro

Une soirée riche en découvertes. Venez souligner le Mois de l’histoire des Noirs avec L’ANCRE, le CAE Haute-Montérégie et la CCIHR, à La Boîte, à Saint-Jean-sur-Richelieu.

En vacances!

Les bureaux seront fermés du 23 décembre au 7 janvier.

Toute l’équipe de L’ANCRE vous souhaite de joyeuses fêtes.