Immigration et racisme
Aujourd’hui, marque le début de la Semaine d’Actions Contre le Racisme (SACR) et pour l’égalité des chances, un événement annuel dédié à la sensibilisation et à la lutte contre le racisme sous toutes ses formes. L’objectif principal de cette semaine est d’éduquer, d’amener les gens à se questionner sur les enjeux du racisme, de susciter une réflexion critique et de promouvoir des valeurs de tolérance et de respect mutuel.
Je souhaite mettre en lumière quelques parcours de vie de certains employé.e.s du service L’ANCRE (L’Accueil, Accompagnement des Nouveaux arrivants et Conseils en Recherche d’Emploi) de la corporation du Droit à l’Emploi, et les expériences vécues ou ressenties qui ont influencé positivement ou négativement leur histoire.
Ces employé.e.s font partie d’une équipe où la multiculturalité est présente. En effet, 71 % des employé.e.s du service L’ANCRE proviennent de différentes nationalités et parlent plus de 10 langues différentes. L’inclusion ethnoculturelle dans le pays d’accueil, ainsi que la sensibilisation à la discrimination font partie intégrante de cette noble mission.
Face à leur immigration et à leur intégration, certains employé.e.s ont partagé vivre plus souvent de l’incompréhension et/ou de la méconnaissance à l’égard de leurs cultures plutôt que des actes racistes en tant que tels.
Djilali Moudjeb, conseiller en installation d’origine algérienne, a habité en France et plusieurs années en Ukraine avant de s’installer au Québec. « Le racisme peut être interprété de manière bien différente d’une personne à l’autre; tout dépend de comment on le définit. Pour ma part, j’ai plus souvent ressenti des malaises, de l’incompréhension, des questionnements que le sentiment de me faire juger et dénigrer. » Me partage-t-il. Il a toujours été convaincu que les différents refus professionnels qu’il a vécus étaient reliés à ses compétences et non à sa couleur de peau. Il a toujours senti que c’était une question de perception de l’autre dans son cas.
Dialogue interculturel
Pour Monica Ubidia, conseillère en installation d‘origine équatorienne, elle a vécu une véritable lune de miel à la suite de son immigration. Elle s’est sentie accueillie; une grande curiosité de sa terre d’accueil face à ses origines était présente et elle était heureuse de leur faire découvrir qui elle était et d’où elle venait. « J’ai eu beaucoup d’opportunités professionnelles, par la communauté locale, pour me donner une chance de valider mes compétences et à « me laisser essayer » afin de trouver ma place professionnellement; j’ai ressenti beaucoup d‘ouverture des employeurs » me partage Monica.
Elle n’avait jamais vécu d’agressions directes, ici, jusqu’à un événement précis dans une épicerie où une personne la suivait dans chaque rayon tout en l’insultant en français, en pensant qu’elle ne comprenait pas la langue. Elle a été choquée, c’est comme si d’un seul coup, la réalité d’être différente prenait toute la place, comme si après plus de six ans à Saint-Jean-sur-Richelieu, cette personne ne la considérait toujours pas comme une Johannaise à part entière. Heureusement pour elle, cela a été un acte isolé et elle se sent bien intégrée aujourd’hui.
Les activités et les différentes campagnes de sensibilisation menées par les organismes, entre autres, le service L’ANCRE, encouragent fortement le dialogue interculturel et renforcent les liens entre les diverses communautés.
La lutte contre le racisme et l’égalité des chances est un processus continu qui nécessite l’engagement de tous les secteurs et de toutes les personnes qui composent notre société.
